La définition clinique ou fonctionnelle des lésions partielles est relativement aisée, il s’agit de patients ayant eu un traumatisme en torsion du genou dont le testing clinique révèle un lachman avec arrêt dur et un ressaut faible ou absent.

La définition anatomique communément admise d’une rupture partielle est l’association de la rupture d’un faisceau (A-M ou P-L) avec intégrité de l’autre. Cette situation correspond à 20 % de nos cas, le faisceau antérieur est plus souvent rompu que le Postérieur.

Le dépistage clinique sur l’asymétrie du lachman est difficile même à distance de l’accident. L’apport du laximètre GNRB nous semble essentiel, compte tenu de sa précision de mesure, de sa répétitivité. Un différentiel de laxité entre 1,5 et 3 mm est un argument pour une rupture partielle avec une sensibilité de 80% et une spécificité de 87%.

L’IRM en présence des signes primaires (hyper signal intra ligamentaire localisé, perte de la rectitude, visibilité partielle des fibres) et en l’absence de signes secondaires (lésions ostéochondrales, encoche fémorale, translation tibiale antérieure) permet le diagnostic dans 55% des cas (Umans). Le recours à des incidences obliques en sagittal et coronal, dans l’axe du ligament, permet d’améliorer la sensibilité du diagnostic. L’IRM sera utile pour le dépistage des lésions méniscales (10 à 50% des cas) ou chondrales éventuelles.

Au terme de ce bilan, une forte suspicion de lésion partielle existe, la conduite à tenir sera fonction du type de sport, du niveau et de la demande du patient. Chez les patients à faible demande sportive, la rééducation proprioceptive peut suffire. La surveillance après reprise des sports est fortement conseillée pour dépister tout épisode d’instabilité ou déstabilisation du genou. Chez les patients à forte demande, d’autant qu’il existe des lésions méniscales médiales, la réparation mono-faisceau peut être proposée.

Sous anesthésie, le bilan de laxité est important pour confirmer la rupture partielle (Lachman faible) et orienter vers le faisceau A-M (absence de ressaut, tiroir antérieur faible) ou le faisceau postérieur (absence de tiroir, ressaut en rotation interne faible).

La technique de réparation mono faisceau par TLS est très superposable à la technique double faisceau. Nous implantons un faisceau A-M ou P-L, 4 brins (Demi tendineux pour le faisceau antérieur, Gracilis pour le faisceau postérieur) sur les aires tibiales et fémorales anatomiques.

Les suites opératoires immédiates sont identiques à la technique classique : appui immédiat sans attelle, mobilisation active, rééducation en chaine fermée.

Les avantages des réparations mono faisceaux sont réels :

  • Le repérage anatomique est facile,
  • La conservation du moignon tibial maintient les mécanorécepteurs,
  • La revascularisation se fait à partir du faisceau restant et du moignon.

Les premiers résultats de ces réparations sélectives sont très satisfaisants. Nous n’avons pas eu de complication spécifique.

La technique TLS de réparation des lésions partielles, conservant le maximum de tissu sain peut être dénommée : plastie d’augmentation du LCA plutôt que plastie mono faisceau.

 

Schéma d’une réparation du faisceau A-M selon la technique TLS.